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17 août 2013

PORTRAIT DU MOIS Mariétou KA, une battante hors

PORTRAIT DU MOIS
Mariétou KA, une battante hors pair !
LA Présidente de FELAPH-C1 / Un bel exemple de courage.

KA

La soixantaine alerte et souriante, Mariétou KA, malgré un handicap moteur des membres inférieurs, n’a jamais voulu se résigner face à l’handicap et aux obstacles de la vie. Suivez l’itinéraire ce cette battante : Institutrice (maîtresse du premier cycle) à la retraite, veuve et mère de famille. Mme KA nous accueille avec grâce et sans cérémonie dans son salon, où se côtoient sans complexe fauteuils, poste de télévision, portraits, machines à coudre, appareils électroménagers, ainsi que bassines débordantes de céréales.
« La rareté de mon patronyme (KA) fait croire que je suis sénégalaise, bien que je sois une citoyenne malienne du type le plus ordinaire » a précisé Mme Mariétou KA pour se présenter, et de poursuivre : « Après la dissolution de la Fédération du Mali, mon père est retourné au Sénégal avec toute sa famille, me laissant, la seule de tous les enfants, à Kayes avec mes grands-parents habitant cette ville. De sorte que malgré mes origines saint-louisiennes, je ne parle pas le ouolof ».
C’est dans la Cité des Rails qu’elle a fait son premier cycle. Pour les études secondaires, ce fut au Cours normal de Markala.
Un riche parcours professionnel
« Ainsi que c’était alors le cas, après avoir passé le DCPR, (Diplôme du centre pédagogique régional), pour lequel ma promotion représentait la seconde au niveau national, je fus affectée à ma sortie à Mopti, où j’ai exercé pendant quatre ans » a–t–elle souligné ; tout en nous apportant des éléments d’histoire nationale : « Le coup d’Etat militaire de 1968, qui emporta le président Modibo KEITA, m’a trouvée dans cette ville.
Ensuite j’ai été mutée à Kayes ; puis de Kayes je suis allée à Kita ; de Kita à Bamako ; de Bamako à Kayes et enfin de Kayes à Bamako. Depuis 1981, j’ai exercé mon métier dans cette ville ».
Madame Mariétou KA a mis sa formation à profit pour encadrer les jeunes filles. « J’encadrais les filles en coupe et couture, tout en leur enseignant l’économie domestique » a-t-elle souligné avec fierté, avant de rappeler avec un brin de nostalgie : « Les maîtres chargés de classe, femmes et hommes, ont été formés en économie familiale et étaient tenus d’assurer un nombre arrêté d’heures d’enseignement de la matière.
Les thèmes suivants étaient abordés : l’économie domestique, l’hygiène personnelle et celle de l’environnement, depuis la brousse alentour jusqu’au logement des familles, l’entretien de la maison, la désinfection des toilettes, la diététique avec l’accent mis sur les spécificités des types d’aliment ».
Le programme, note-t-elle, s’adressait aux élèves de la troisième à la neuvième et s’étoffait au fil des années. Il s’agissait d’un très bon programme, dont l’application pouvait apporter des changements positifs notables dans la vie quotidienne de la majorité de la population.
Elle a tenu à signaler un fait important : la discussion sur le sexe, qui a toujours été frappée du sceau de l’interdit dans la famille de modèle traditionnel a pu être abordé avec simplicité et sérénité grâce au cours d’économie familiale.
En effet, dans le programme de second cycle proposé dans le fascicule du Ministère, la sexualité est traitée à partir de l’anatomie et des fonctions des organes génitaux. « Cela a représenté une avancée véritable dans l’abord de la question sexuelle, en quelque sorte l’équivalant d’une petite révolution » a–t–elle souligné.
Une militante
Je suis une handicapée ayant toujours lutté pour la cause des handicapés, et je me suis toujours intéressée à la vie des handicapés.
« J’ai été conduite vers la vie associative par mon handicap physique, à la CAFO (Coordination des Associations et ONG Féminines du Mali) et à l’OPHS. Je suis une handicapée ayant toujours lutté pour la cause des handicapés ».
Mme Mariétou KA a cependant milité dans beaucoup de partis, même si elle reconnaît que ce n’est pas facile au sein de ceux-ci. « Quand arrivent les élections aux postes de responsabilité, il y a trop de bruit et de tractations autour… Mais en dépit des difficultés que j’évoque, j’affirme que dans la vie il faut faire de la politique, qu’on soit homme ou femme ; qu’on soit en activité ou à la retraite, puisque s’agissant de la construction nationale (du pays), il est nécessaire de passer par la politique pour avoir voie au chapitre ».
« Pour se limiter aux femmes, celles parmi nous qui prétendent se tenir discrètement à côté, ne pas se préoccuper de politique, se désintéresser des élections et votes, ne pas vouloir entrer dans telle ou telle type d’entreprise, …, puisque telle est la mentalité de nombreuses femmes, qui, faute de participation à toute forme de vie associative, ratent l’occasion de se former en tant que citoyennes responsables, connaissant leurs droits et devoirs ; je pense qu’elles doivent changer de position et entrer dans le combat » a –t– elle plaidé.
D’un esprit combatif et engagé, elle poursuit : « Personnellement si je m’aperçois que la manière de penser et d’agir d’un leader politique va dans le sens de mes intérêts, je m’emploierai à militer dans le cadre de son parti sans hésiter ; au moins pour y trouver des occasions de faire aboutir mes doléances sur divers plans ».
Une seconde vie bien remplie
Admise à la retraite il y a trois ans, en 2005, elle a appris à s’initier à l’informatique au sein de l’association malienne des personnes handicapées physique (AMPHP). Avec fierté, elle témoigne : « Moi qui ne savais même pas ouvrir un ordinateur, désormais je manie avec aisance les logiciels Word, Excel. Je pratique le traitement de texte, la comptabilité, etc …. ».
Mme KA a pu obtenir finalement, après de multiples tentatives, un logement social dans les 759 Logements sociaux de Yrimadio. Mais s’agissant de l’opération, elle ne décolère pas : « Lorsqu’on dit que les logements sociaux, c’est social, moi je dis que je ne peux pas y croire, puisque qu’avant d’atterrir ici j’ai beaucoup lutté et beaucoup souffert... J’étais en colère, puisque cela faisait vingt-six ans déjà que j’étais à ma propre charge avec mes enfants.
Or, ma demande aux 1008 Logements a été sans suite, de même celle aux 320, et plus tard aussi celle aux 501.
Après la publication des résultats des 501, j’ai piqué une véritable crise. Néanmoins, j’ai postulé aux 759 Logements. Après de nombreuses démarches, notamment à la CAFO pour leur témoigner mon mécontentement, voire mon indignation ; parce que tout en étant femme célibataire et de plus handicapée, ayant à ma charge mes quatre enfants, je ne comprenais pas comment je ne parvenais pas à obtenir un logement social. En définitive, Allah a ouvert ma chance pour les 759 Logements et je suis enfin prise en compte…. »
Bonne activiste, elle a su mener de front plusieurs activités et organiser les femmes des 759 Logements.
« Il s’agissait là de la mise en place de manifestations de solidarité active, indispensables pour structurer la vie sociale dans notre nouveau lieu de vie qui, il faut le savoir, est désormais notre résidence sur cette terre, sans doute jusqu’au dernier souffle pour beaucoup d’entre nous. J’ai proposé d’ouvrir des comptes pour celles qui le souhaitaient à la Caisse d’épargne de Djélibougou, dont je fais partie du Comité de crédit, à condition de se regrouper trois par trois ; selon les consignes de l’association, partenaire de la banque, s’occupant de promouvoir des activités féminines génératrices de revenus.
Dans le cadre de ce programme d’encouragement de la promotion des femmes, j’ai réussi à faire accepter les dossiers d’une vingtaine de femmes des 759 Logements. Ce n’est qu’un début… »
Mère de famille et veuve, Mariétou KA, a pu dignement affronter toutes les épreuves de la vie : « Auparavant, j’ai dû élever seule quatre enfants : une fille et trois garçons, pour subir, il y a peu de temps, la perte par accident de ma seule fille, suivie par celle de son mari donc mon gendre. Cet événement tragique a constitué un choc qui m’a longtemps démobilisée sur tous les plans » explique-t-elle avec une voix nouée par l’émotion.
Pour autant, elle ne s’est pas laissée abattre. Elle a toujours continué à se battre…
Aujourd’hui, avec fierté, elle gère parallèlement à ses activités sociales, une petite entreprise de transformation de céréales et fruits.
Suite à un appel à candidatures, son dossier a été accepté et elle a « reçu des appareils électroménagers pour la transformation (séchoir, presse-fruits et légumes), des consommables pour me permettre de démarrer la production à plus grande échelle…. Malgré des difficultés liées en particulier à mon déménagement ici, je produis du fonio précuit, du « ndjouka », je les ensache et les vends à une clientèle de proximité, parfois aussi à une autre installée à l’extérieur du Mali ».

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